Après 1955 ou l'évolution de Lescale après la reconstruction
Le hameau reconstruit et le hameau ancien déporté en haut du plan. Dessiné par Serge Haas en 1978.
L'église et les routes permettent de repositionner ces 2 plans dans l'espace.
La reconstruction du village, habitations et granges, dans un nouveau secteur au nord de l'ancien hameau a été entreprise dès 1945 mais durera 10 longues années pendant lesquelles les habitants vivront dans des baraquements récupérés dans les stocks de guerre.
Cette reconstruction relancée dans la poursuite des activités traditionnelles a maintenu les habitants à Lescale mais n'a pas pérennisé les activités traditionnelles ni favorisé le développement d'autres activités.
Vers 1945 –1955 l'exploitation mécanisée de la forêt avec l'essor des tronçonneuses, tracteurs forestiers, bulldozers, a privé les habitants de leurs métiers traditionnels, bûcherons, débardeurs, forgerons. Les quelques bûcherons du village qui poursuivent cette activité seront rapidement contraints par l'âge d'arrêter.
En 1959-1960. De 105 habitants en 1944, Lescale ne compte plus que 70 à 72 habitants dont deux à trois enfants de l'assistance publique.
Les besoins de l'industrie en particulier la chaussure à Chalabre va heureusement fournir du travail aux hommes et femmes entre 1948 et 1982 mais les éloignent des travaux de la terre, les champs autour du village commencent à se fermer et la garrigue gagne.
L'instruction plus poussée, les aspirations et besoins nouveaux, l'appel vers des services publics ( PTT- Éducation- EDF- Gendarmerie), vont conduire au départ de tous les jeunes nés après 1940.
1955-1998 Les travaux des champs, sur le bord du plateau de Sault à Picaussel, vont diminuer progressivement avec la disparition des bovins et s'arrêter définitivement vers l'année 1955. Alors on délaisse les champs, on plante des douglas et des épicéas et ainsi on œuvre pour les descendants et les héritiers sans trop se faire d'illusion sur la durée d'une civilisation agro-pastorale et forestière .
Les trois élevages de moutons vont disparaître dans les années 1960-1961.
Les champs autour du village seront exploités par les habitants jusqu'en 1975 seuls les jardins en dessous du hameau nouveau seront cultivés,
Heureusement le pâturage des bovins de deux agriculteurs de Campmarcel et de la Métairie du Sourd a limité l'envahissement.
Malgré le vieillissement des habitants permanents et l'abandon des activités des champs et de la forêt, la vie au hameau se maintient ponctuée par les travaux de jardinage, l'élevage des volailles, des lapins et la "fête du cochon" jusqu'en 74-75.
Les réunions sur la place , la pétanque, la venue des commerçants, le retour des jeunes et de leurs familles pendant les mois d'été, la fête du village le premier dimanche d'août, associée aux cérémonies en la mémoire des jeunes résistants et de l'incendie, vont maintenir une vie sociale.
L'ambiance a toujours été chaleureuse dans ce hameau, l'entraide était une chose normale, personne ne se sentait isolé, chacun se connaissait.
Pourtant Lescale se vide peu à peu. L'école du nouveau village ferme en 1970, la dernière maîtresse est Nicole Nogaret.
Les commerçants ambulants, hors boulangers désertent petit à petit le hameau, l'épicier Babi de Chalabre ne viendra plus animer les vendredi soir et proposer ses délicieuses marchandises, dans les années 1980-1985.
1985. La vie devient difficile, la chaussure disparaît à Chalabre, l'apport des habitants non permanents ne peut compenser la disparition progressive des Anciens, sans toutefois que l'on ressente chez ceux qui restent une quelconque amertume.
Le hameau comptera au plus bas, 12 habitants permanents dont 9 retraités en 1998. Pendant l'hiver 98-99 les plus âgés rejoignent enfants ou partent en maison de retraite; ils ne seront plus que 5 dans le hameau.
-1999 Ce constat et l'enfermement des milieux,seront le déclic pour la création de l'association " Les Amis de Lescale"
Nous en parlons au chapitre " les Amis de Lescale"
Dans Lescale ancien, après l'incendie quatre familles ont réussi à se maintenir dans leur maison soit définitivement, soit en attendant la reconstruction de leur nouvelle habitation au hameau nouveau. .
En 1956, à la fin de la reconstruction du hameau il ne restait:
au sud,en extrémité de la rue de Laïgo- Neïch. que l’habitation et une grange la famille d'Adrien Raynaud, trois granges et un corps de bâtiments (granges- habitations) de la famille de Jean Calvet.
au centre du hameau, que l'école, son préau et une petite habitation, partie restante d'un ensemble incendié à proximité du port de débardage du bois , l'église et le cimetière .
Au nord du hameau il ne restera que la famille de François Deloustal, un corps de bâtiments ( habitation- grange), deux granges et un hangar (atelier de forge). Ce hangar sera rénové en habitation.
L’habitation de Gaston et Fernande Boucabeille en face de l'habitat de François Deloustal qui sera rénovée.
Heureusement, à partir de 1970 un jeune de Lescale, habitant à Toulouse achète un terrain en face de l'église pour passer les vacances, il défriche et construira sa maison. Il sera suivi en 1971 par une autre native de Lescale, qui défriche un terrain voisin, y démolit une grange,y passe des vacances sous la tente en attendant d'y construire ensuite une petite maison.
Ce seront ensuite deux granges et le corps de bâtiments en extrémité de la rue de l'Aïgo Neïch, qui seront aménagés en résidence secondaire par des Narbonnais et des Toulousains.
La petite habitation au port de débardage sera occupée l'été par la famille d'une ressortissante de Lescale.
Au nord, à coté de la famille de François Deloustal, un Narbonnais aménage un hangar ( ancien atelier de forge) en habitation, et un autre construit un chalet.
Le corps de bâtiments, face à la maison de François Deloustal, est acheté par un habitant de l'Ain vers 1978 et sera, au fil des années, aménagé en habitation.
La maison d'Adrien en extrémité de la rue de l'Aïgo- Neïch sera achetée et rénovée par un couple de ressortissants anglais dans les années 2001- 2003.
L'espace de l'habitat ancien de Lescale se trouve ainsi sauvegardé.
-2000 –2003 Des maisons dans le nouveau village se vendent et la population permanente augmente pour atteindre 18 habitants permanents dont 7 actifs et 2 couples de ressortissants anglais.
-2008 Lescale compte 22 habitants permanents et environ 30 personnes en résidences secondaires.
L'association " Les Amis de Lescale" crée en 1999 intervient et poursuit ses objectifs. Nous en parlerons plus loin. L'espoir est revenu
-2014 . 27 habitants permanents et 30 à 35 personnes en résidences secondaires. Le hameau est repeuplée mais les forêts et les champs, ne sont plus ou peu entretenus, l'enfermement des milieux se poursuit inexorablement.
A l'entrée nord du village grâce à l'action de l'association qui atteint un objectif initié dès 2001, la Municipalité de Puivert et le Conseil Général de l'Aude , construisent en 2011 à l'entrée Nord du village la "Baraque du Souvenir" de ce hameau.
A ce jour elle attire de nombreux visiteurs, randonneurs, élèves,... Nous en parlons plus loin